Troubles alimentaires, quelles solutions ?
Comment un simple plaisir peut nous faire basculer à l’addiction ?
Les troubles alimentaires, tels que l’anorexie, la boulimie et les troubles de l’alimentation sélective, sont des problèmes complexes qui nécessitent une approche multidisciplinaire pour le traitement. Si vous ou quelqu’un que vous connaissez souffrez d’un trouble alimentaire, il est crucial de consulter un professionnel de la santé.
Voir du chocolat ou plus généralement un bonbon, donne envie à certains, voire crée une irrésistible envie de le consommer. Ce phénomène s’explique en partie par l’activation du circuit de récompense du cerveau.
Le cerveau est constitué d’un ensemble complexe de circuits neuronaux qui s’organisent en réseaux pour traiter les entrées sensorielles, les relayer jusqu’au cortex, puis les traduire en sorties comportementales ou psychiques.
Que se passe-t-il dans notre cerveau et comment se produit la dépendance ?
Le principal composant de ce circuit est le système de la récompense, qui est principalement associé à la libération de la dopamine, un neurotransmetteur lié au plaisir et à la motivation.
Voici une explication simplifiée du fonctionnement du circuit de la récompense :
- Noyau accumbens : Le noyau accumbens est souvent considéré comme le centre clé du circuit de la récompense. Il reçoit des signaux de différentes régions du cerveau, y compris l’aire tegmentale ventrale.
- Aire tegmentale ventrale (ATV) : L’ATV est une région du cerveau qui produit de la dopamine. Lorsqu’un stimulus agréable est détecté, l’ATV libère de la dopamine dans le noyau accumbens.
- Cortex préfrontal : Le cortex préfrontal, en particulier la partie appelée cortex préfrontal ventromédian, est impliqué dans la prise de décision, la planification et le contrôle des impulsions. Il interagit avec le noyau accumbens pour réguler les comportements liés à la récompense.
- Hippocampe : L’hippocampe est associé à la mémoire et à l’apprentissage. Il joue un rôle dans l’association d’un stimulus avec une récompense, ce qui contribue à la formation d’habitudes et de comportements.
Comment fonctionnel le circuit de la récompense ?
- Lorsqu’une personne est exposée à un stimulus agréable ou à une situation plaisante, l’ATV est activée et libère de la dopamine dans le noyau accumbens.
- La libération de dopamine dans le noyau accumbens crée une sensation de plaisir et de récompense, renforçant ainsi le comportement ou l’action associé au stimulus agréable.
- Le cortex préfrontal intervient dans la prise de décision, aidant à réguler et à contrôler les impulsions liées à la recherche de récompenses.
- L’hippocampe contribue à la formation de souvenirs liés aux récompenses, favorisant l’apprentissage de comportements adaptatifs.
Quand le système dérape: du plaisir à l’addiction
Dans un premier temps, ces activités procurent évidemment du plaisir.
Cependant, au fur et à mesure que les comportements se répètent, les différents circuits cérébraux impliqués dans ces comportements changent.
En addiction, ils ne sont pas synchronisés: les circuits de récompense et de mémoire-apprentissage fonctionnent de leur côté, tandis que le circuit de la motivation et celui du contrôle vont fonctionner isolément, chacun dans leur coin en quelque sorte.
Les circuits de récompense et de mémoire-apprentissage fonctionnent de leur côté, tandis que le circuit de la motivation et celui du contrôle vont fonctionner isolément, chacun dans leur coin en quelque sorte.
Cette asynchronie des circuits cérébraux entraîne une perte de motivation et de contrôle, et recherche des récompenses immédiates grâce à un apprentissage et à des enregistrements répétés.
Comment le neurofeedback peut vous aider ?
Le neurofeedback est une technique qui vise à modifier l’activité cérébrale en temps réel afin d’améliorer certains aspects de la santé mentale.
Bien que le neurofeedback puisse être utilisé dans le cadre du traitement des troubles alimentaires, son efficacité spécifique peut varier en fonction de la nature du trouble et des caractéristiques individuelles.
Le neurofeedback peut être envisagé dans le contexte des troubles alimentaires
Réduction du stress et de l’anxiété :
Le neurofeedback peut être utilisé pour aider à réguler les ondes cérébrales associées au stress et à l’anxiété. Ces troubles émotionnels sont souvent liés aux troubles alimentaires, et le neurofeedback pourrait potentiellement contribuer à atténuer ces symptômes.
Modulation des schémas de pensée :
Certains types de neurofeedback visent à influencer les schémas de pensée, ce qui pourrait être pertinent dans le traitement des troubles alimentaires où des distorsions cognitives peuvent être présentes, telles que des préoccupations excessives concernant le poids et l’apparence.
Amélioration de la régulation émotionnelle :
Les troubles alimentaires sont souvent liés à des difficultés dans la régulation émotionnelle. Le neurofeedback peut être utilisé pour cibler les régions du cerveau impliquées dans la régulation émotionnelle, contribuant ainsi à une meilleure gestion des émotions.
Cependant, il est important de noter que le neurofeedback ne constitue pas un traitement autonome pour les troubles alimentaires. Il est généralement utilisé comme complément à d’autres approches thérapeutiques, telles que la psychothérapie, la nutrition, et le suivi médical. L’approche de traitement globale dépendra du type spécifique de trouble alimentaire et des besoins individuels du patient.
Avant d’envisager le neurofeedback ou toute autre intervention, il est recommandé de consulter des professionnels de la santé spécialisés dans le traitement des troubles alimentaires. Ils pourront évaluer la situation de manière approfondie et recommander un plan de traitement adapté à la situation spécifique.